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Les confessions religieuses au Cameroun

Le Cameroun a une superficie de 295,424 kilomètres carrés pour une population de 20,4 millions d'habitants. Les Chrétiens représentent 69 % de la population, contre 21 % pour les Musulmans et 6 % pour les animistes. Parmi les groupes religieux constituant moins de 5 % de la population, on compte les Juifs orthodoxes, les Baha'is et les personnes qui ne s'identifient à aucune religion. La population chrétienne se repartit entre Catholiques romains (38,4 % de la population totale), Protestants (26,3 %) et autres confessions chrétiennes (dont les Témoins de Jéhovah) (4 %).

L'État respecte le droit des individus de choisir ou changer leur religion. Les pouvoirs publics respectent également et veillent au respecter du droit de pratiquer la religion de son choix, et tout citoyen peut poursuivre l'État en cas de violation de toute liberté garantie par la Constitution.

Musulmans et Chrétiens se rencontrent dans toutes les régions du pays, bien que les Chrétiens soient concentrés principalement dans le Grand Sud et le Grand Ouest. Les Musulmans et les Chrétiens sont fortement présents dans les grandes villes. Les deux régions anglophones du Grand Ouest sont majoritairement protestantes, tandis que les régions francophones du Grand Sud et du Grand Ouest sont catholiques pour la plupart. Dans le Grand Nord, les Peuhl qui constituent le groupe ethnique dominant sont essentiellement musulmans, mais l'ensemble de la population est assez également réparti entre Musulmans, Chrétiens et adeptes de croyances religieuses traditionnelles. Le groupe ethnique Bamoun de l'Ouest est majoritairement musulman. Les croyances religieuses traditionnelles sont pratiquées dans les zones rurales du Cameroun. En milieu urbain, elles sont rarement pratiquées de façon publique, en raison entre autres du fait que nombre de ces croyances sont intrinsèquement de nature locale.

Le christianisme

Le christianisme est une religion pratiquée essentiellement dans le grand sud du pays. Son histoire se confond à l'histoire moderne du pays, et c'est dès la fin de la première moitié du 19e siècle que cette religion fait son entrée au Cameroun. Cette religion est beaucoup plus pratiquée par l'ensemble du peuple bantou et semi-bantou de l'ouest.

C'est le 25 octobre 1890, que les huit premiers missionnaires catholiques pallottins débarquent à Kamerun Stadt22. Les principaux sont Henri Vieter et le père George Walter23. Le 26 octobre de la même année, la première messe catholique est célébrée en terre Camerounaise. D'après Jean-Paul Messina et Jaap Van Slageren, cette eucharistie eut lieu à Belldorf24. Cette date est considérée comme celle de l'implantation de l'Église catholique de rite romain au Cameroun.

A partir du XIXe siècle, le Cameroun s'avère être un terrain fertile pour des expériences missionnaires, vu le nombre d'Églises qui s'y sont installées. Le champ missionnaire fut d'abord l'initiative des Églises protestantes. La ruée missionnaire au Cameroun continue après l'occupation allemande en 1884. Lorsqu'en 1914 éclate la Première Guerre mondiale, celle-ci ne va pas constituer un handicap pour l'action missionnaire au Cameroun. La relève missionnaire sera ainsi l'oeuvre de la Société des Missions Evangéliques de Paris (SMEP) arrivée au Cameroun en 1919.

Au Centre-Sud et à l'Est du pays, l'évangélisation est menée sous le couvert de la Mission Presbytérienne Américaine (MPA) avec pour principaux missionnaires Cornelius de Heer et William Clenens18. Au Nord, l'évangélisation fut menée par la mission fraternelle luthérienne Américaine du Soudan arrivée au Cameroun en 1923 et par la mission luthérienne norvégienne qui s'est installée en Ngaoundéré en 1925. A côté de ces différentes missions protestantes, vont naître des Églises indépendantes Camerounaise, précisément dans les années 1950.

Cent ans après l'implantation de l'Église catholique de rite romain au Cameroun, cette dernière s'est faite une place de choix dans le paysage religieux.

En décembre 1975, un jeune chargé de cours à l'Université, William F. Kumuyi, organisait un camp religieux à Lagos. C'est au cours de ce rassemblement que cet ancien anglican, « né de nouveau », fonda sa propre dénomination pentecôtiste. Deeper Life Bible Church devait connaître un immense succès dans la métropole Nigériane [Clarke, 2006]. Des Africains non Nigérians furent convertis et chargés de rapporter le mouvement dans leurs bagages, de retour au pays. En 1991, l'Église Biblique de la Vie Profonde obtenait son autorisation officielle au Cameroun. Portée par des pasteurs ou par la simple circulation des fidèles, elle comptait, début 2000, des antennes jusque dans la pointe sahélienne du pays.

L'islam

L'islam, implanté au Cameroun lors de la conquête du nord du pays par MODIBO ADAMA au 19e siècle, justifie la forte islamisation de cette partie du pays.

Le réformisme islamique connu une forte expansion au Cameroun, indissociable du développement de nouvelles mobilités au sein de l'umma. À partir des années 1970, les États pétroliers du Golfe persique ont engagé, partout en Afrique, une politique de diffusion de l'islam wahhabite [Otayek, 1993 ; Otayek, Soares, 2007]. D'autres axes de migrations et d'échanges ont toutefois également contribué à ce renouveau islamique.

Wahhabisation

L'ouverture de l'islam Camerounais aux influences wahhabites a connu une accélération à partir de l'indépendance. Après l'accession à la présidence d'Ahmadou Ahidjo (1960-1982), musulman originaire du nord du Cameroun, des relations diplomatiques sont inaugurées avec l'Arabie Saoudite et le Cameroun adhère à l'Organisation de la conférence islamique (1974). Grâce aux recettes pétrolières, la monarchie saoudienne finance des projets de développement au Cameroun, qui se doublent d'une « coopération » en matière religieuse. Cette da'wa (« appel » en arabe, propagande politico-religieuse proche de la mission chez les chrétiens) se manifeste par la construction de nouvelles mosquées, l'appui au développement d'écoles et collèges franco-islamiques rénovés et la création d'instituts islamiques chargés de former une nouvelle génération de leaders religieux au Cameroun.

Une telle politique nécessite la mise en place de filières de migration entre le Cameroun et le monde arabo-islamique. Les mouvements se structurent, dans un sens, autour des migrations estudiantines que réalisent de jeunes musulmans camerounais, souvent issus des grandes familles musulmanes du pays, bénéficiaires de bourses d'études (une vingtaine par an) pour l'Université islamique de Médine ou Al Azhar en Égypte. Dans l'autre sens, on assiste à l'envoi de coopérants arabes, surtout égyptiens, vers les nouveaux établissements scolaires et théologiques islamiques. C'est cette double mobilité régulière qui contribuera à la formation, au Cameroun, d'une nouvelle génération d'intellectuels musulmans, arabisants et « sunnites » (défenseurs d'un islam conforme à la Sunna et expurgé de ses « déviances » locales, issues du fond animiste ou du soufisme).

De retour au pays, cette nouvelle classe de lettrés prend progressivement, au cours des années 1970-80, le contrôle de la majorité des structures islamiques nationales (grandes mosquées, instituts et écoles puis, à partir de 1990, associations et médias) à travers lesquelles elle formera plusieurs générations de jeunes cadres religieux. C'est dire que cette mobilité estudiantine n'est pas tant importante par son poids quantitatif que par son impact sur l'évolution idéologique de l'islam savant Camerounais.

L'explosion de l'islam

Les migrations des groupes sahélo-soudanais d'Afrique de l'Ouest vers le sud du Cameroun, en particulier des commerçants haoussas venus du nord du Nigeria, remontent au moins à l'époque coloniale. Elles correspondent à une forme de migration classique, qui relie des zones enclavées de l'Afrique sèche à des régions côtières où se concentre le développement économique [Lassailly-Jacob, 2010]. Les sècheresses sahéliennes des années 1970, la baisse du coût des transports aérien et terrestre, les difficultés croissantes de migration vers l'Europe ont sans doute contribué à amplifier ces mobilités14. Ces réseaux marchands transnationaux qui se moulent, côté camerounais, sur l'archipel des quartiers dits « haoussas », présents dans toutes les villes méridionales, ont constitué d'efficaces courroies de transmission, dans les années 1980, de la mouvance islamisteIzala15. Issue du Nigeria, elle a été véhiculée par les commerçants haoussaphones au Cameroun, qui ont notamment diffusé des audio-cassettes porteuses de prêches violents à l'égard des marabouts soufis et de l'aristocratie musulmane traditionnelle16. Réciproquement, ce fut un musulman originaire de Maroua qui lança à Kano (Nigeria), dans les années 1970, la secte islamique Maitatsine, responsable d'émeutes violentes au nord du Nigeria au cours de la décennie suivante. À la même époque, des musulmans maliens installés au quartier Congo, à Douala, et surnommés les « tuniques noires » en raison du vêtement des femmes, ont contribué à propager un message religieux radical qui a circulé d'autant plus facilement parmi la population musulmane de Douala qu'il était énoncé en français, langue commune à presque toute l'Afrique de l'Ouest de confession musulmane.

Les nouveaux pôles de la renaissance islamique

Jusqu'à une époque récente, l'évolution de l'islam camerounais s'est confondue avec celle des principales cités soudanaises de tradition islamique. Maroua, Mora, Ngaoundéré et, dans une moindre mesure, Garoua, ont été largement marquées, dans les décennies 1970-80, par le tournant « wahhabite » lié au retour des diplômés du monde arabe et à leur intégration (non sans tension) dans les structures religieuses régionales. Dans le lamidat de Maroua (grande chefferie islamique contrôlée par les Peuls), huit imams sur dix officiant dans les grandes mosquées du vendredi sont aujourd'hui issus de l'Université de Médine ou de l'Institut islamique de Maroua, créé en 1971 sur financements saoudiens. Dans la moitié méridionale du pays, les musulmans, liés à des groupes socio-spatiaux minoritaires (quartiers « haoussas », chefferies islamisées desGrassfields, des pays bamoun et bafia), se sont au contraire longtemps montrés discrets. Avec les migrations vers le sud, ces équilibres se voient largement modifiés.

L'installation de nombreux musulmans, issus du Nord du pays mais surtout de l'Ouest et du Nord-ouest, dans les agglomérations du Sud forestier a contribué à faire de Yaoundé et de Douala les nouveaux pôles de la modernité islamique au Cameroun. Dans ces métropoles, où se trouvent les plus grandes universités et l'essentiel du marché de l'emploi, les citadins musulmans ont tissé de nouvelles sociabilités transethniques, sont entrés en contact avec les ONG réformistes arabes qui s'implantaient à proximité des ambassades, ont créé de nouveaux associations et médias après 1990 et ont, finalement, pu exprimer leurs aspirations à une nouvelle modernité islamique dont ils seraient partie prenante.

Dans les années 1984-1992, période de bouillonnement politique au Cameroun, les villes du sud ont été traversées par une vague d'agitation réformiste, animée par des jeunes sans responsabilité dans l'encadrement religieux traditionnel : sécessions de groupes créant leurs propres mosquées « dissidentes », prêches virulents des Izala, marches à Yaoundé en 1992, conflits entre sunnites et tijanites à Mbalmayo en 1993 et à Foumban… La circulation des commerçants musulmans haoussas et bamouns aurait contribué à véhiculer le mouvement sunnite d'une ville à l'autre du sud du pays. Des commerçants-prédicateurs, comme El Hadj Oumarou D., expliquent avoir prêché dans toutes les villes où leurs activités commerciales les menaient et avoir noué des relations avec tous les petits groupes sunnites du sud (entretiens personnels, décembre 2003). Les associations réformistes, qui commençaient alors à apparaître avec le soutien de la da'wa arabe, se sont chargées de drainer les dons issus du Golfe, permettant de financer la construction de nouvelles mosquées sunnites, la publication de journaux islamiques ou l'organisation de séminaires de « sensibilisation » sur l'islam dans diverses localités urbaines.

Le mouvement sunnite s'est aujourd'hui tempéré et structuré en associations et ONG reconnues par l'État, qui sont majoritairement basées dans les métropoles nationales. Yaoundé, cœur de l'Église catholique au Cameroun, abrite désormais la plus grande mosquée d'obédience wahhabite du pays – le complexe islamique de Tsinga, don de l'Arabie Saoudite, inauguré en 1997 – et le siège de la plupart des associations réformistes nationales (JIC : Jeunesse Islamique du Cameroun, CAMSU :Cameroon Muslim Students' Union …) et des organisations caritatives arabes (World Assembly of Muslim Youth, African Development Foundation, Al Haramein …). Douala, la cité portuaire de tradition baptiste, condense, de son côté, la minorité musulmane urbaine la plus nombreuse et la plus cosmopolite du pays. Ouverte sur le monde (elle possède le premier aéroport international du pays), la métropole économique constitue la principale porte d'entrée par laquelle pénètrent les nouvelles voies islamiques au Cameroun (Ahmadiyya, chiisme).

À partir de ces bases urbaines, les cadres des associations réformistes mènent souvent des actions en direction de leurs régions d'origine (construction de mosquées, écoles, orphelinats…). Mais ils cherchent également à accroître leur aire de rayonnement en établissant un canevas de représentations régionales. Les liens interrégionaux sont ici favorisés par l'emploi de l'arabe, médium de communication transethnique dans les milieux réformistes, et par la solidarité qui s'est tissée, dans les universités nationales et arabes, entre des musulmans issus de groupes ethniques variés.

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